domingo, junho 13, 2010

Avortement : et si les Afro-américains étaient plus lucides que les Européens ?

Le 3 mars dernier, le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine rendait public un rapport sur « L’avortement en Europe en 2010 » présenté au Parlement Européen par l’Institut de politique familiale. Les lecteurs de ce dossier y découvraient des chiffres de nature à glacer d’effroi.
Ainsi, 20.635.919 enfants ont été tués dans le ventre de leur mère au cours des quinze dernières années dans l’Union européenne des vingt-sept. Cela équivaut à la somme des populations roumaines et hollandaises, ou à la somme des populations des neuf pays suivants : Danemark, Irlande, Slovénie, Estonie, Lituanie, Lettonie, Malte, Luxembourg et Chypre. En 2008, dernière année pour laquelle on dispose de la totalité des statistiques, plus d’un million deux cent mille avortements (1.207.646) ont été enregistrés dans l’Union européenne et ce chiffre monte à près de deux millions neuf cent mille (2.863.649) si on prend en compte les pays d’Europe non membres de l’UE.
Si les mouvements pro-vie se désolent de ces chiffres, ils axent cependant la totalité de leurs campagnes médiatiques sur des thèmes liés aux choix philosophiques ou religieux de leurs animateurs. Peu nombreux, et peu écoutés, sont ceux qui, en Europe, osent déclarer que l’avortement n’est pas que le meurtre d’un enfant à naître mais qu’il est aussi un ethnocide, une forme d’épuration ethnique du peuple européen. Il est vrai que pour tenir de tels propos, il faudrait avoir le courage de braver le politiquement correct, un courage que n’ont que très rarement les amis BCBG de Christine Boutin.
Aux États-Unis, des hommes politiques connus et reconnus, n’ont pas de telles pudeurs et certains vont jusqu’à parler de « génocide de leur race ». Le fait que ces élus soient, très majoritairement, des Afro-américains leur permet sans doute de bénéficier d’un préjugé favorable et de ne pas être dénoncés comme d’ignobles racistes. Pourtant, leurs déclarations sont tout sauf modérées. Très récemment Trent Franks, représentant républicain de l’Arizona au Congrès, n’a pas hésité à dénoncer devant les médias le nombre très élevé d’avortements au sein de la communauté noire des USA en déclarant que « la situation des Afro-Américains est pire aujourd’hui qu’elle ne l’était au temps de l’esclavage (…) car la moitié des enfants noirs sont avortés. Les politiques favorables à l’avortement d’aujourd’hui dévastent une partie beaucoup plus importante de la communauté afro-américaine que ne l’ont fait les politiques liées à l’esclavage ». En Géorgie, c’est Catherine Davis, dirigeante de l’organisation pro-life Georgia Right to Life, qui lui a fait écho en mettant en avant le fait que dans cet État « sur les 35 000 femmes qui se sont fait avorter en 2008, 21 000 étaient noires ». Pour faire bonne mesure elle a ajouté : « Mon peuple se meurt, et personne ne s’en soucie » et financé une campagne d’affichage mural où sur des panneaux géant figurait le visage d’un enfant noir accompagnée de la phrase « Les enfants noirs sont une espèce menacée ».
Et ce n’est pas tout, en 2009, un documentaire intitulé « Le génocide noir dans l’Amérique du 21e siècle » (Black Genocide in 21st Century America) a fait un tabac sur les chaînes télévisées afro-américaines. Dénonçant dans la légalisation de l’avortement une manœuvre « pour détruire l’Amérique noire », ce film donne notamment la parole à Alveda King, la nièce du pasteur Martin Luther King. Elle qui a subi deux IVG, y dénonce « le racisme de l’avortement » et la propagande des associations favorables à l’IVG toutes « de gauche » et progressistes en déclarant : « Elles ne servent ni les pauvres, ni les Noirs, en prenant leur argent pour liquider leurs enfants ».
L’Europe, soumise à la même pression du lobby pro-avortement que la communauté noire américaine, est entrée dans un hiver démographique sans précédent. De nombreux pays, dont la France, n’assurent déjà plus le remplacement des générations et si leur population continue de croître ce n’est que du fait de l’immigration et de la natalité d’origine étrangère qui ne les renforce pas mais désagrège leur identité de l’intérieur. Or, et ceci joue pour la France comme pour l’Europe, on sait que la puissance géopolitique repose sur la puissance démographique . Quels que soient les atouts dont dispose un peuple, rien ne peut, au final, totalement compenser le nombre. L’histoire est formelle sur ce point : il n’est pas de nation en déclin démographique prolongé qui soit restée longtemps un acteur majeur de la scène historique.
Submergés par l’immigration des pays du Tiers monde, regardant leurs berceaux vides, les Européens feraient bien, avant qu’il ne soit trop tard, de s’inspirer de l’exemple des Afro-Américains et de dénoncer le « génocide de leur race » et d’agir enfin, de manière politique, pour que les enfants européens ne soient plus une espèce menacée.

(article de Lionel Placet)

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